Nous sommes à six mois de la Présidentielle et des orientations commencent à se dessiner.
Certains prétendants se lancent progressivement dans la course électorale et la campagne risque d’être rude et sauvage compte tenu d’un certain nombre de contextes.
Le Président de la République bénéficie d’un avantage significatif par rapport aux autres prétendants, déclarés ou non, puisqu’il peut préparer sereinement sa candidature et ses meetings de propagande dans le cadre de l’exercice de ses fonctions en gérant sans retenue et en toute légalité cet amalgame.
C’est là une des premières caractéristiques de cette campagne qui, reconnaissons-le, a été largement mise à profit par les différents prédécesseurs du Président actuel.
Une autre caractéristique semble se dessiner, qui est beaucoup moins habituelle : le bilan dans le détail du quinquennat en cours semble très peu intéresser les débats politiques actuels.
Il nous semble à ce stade important, dans une optique d’éclairer les débats à venir, d’afficher un bilan factuel de ce quinquennat et de le compléter par les enjeux et orientations stratégiques qui nous semblent se présenter devant les différents candidats au premier rang desquels notre Président actuel.
De leur capacité à prendre en compte et traiter ces sujets dépendra leur crédibilité et pertinence à briguer cette responsabilité suprême.
Alors pour notre Président Emmanuel Macron, stop ou encore ?
On se souvient de l’anaphore présentée par François Hollande en 2012 lors du débat télévisé entre les 2 tours de la Présidentielle, l’opposant alors à Nicolas Sarkozy : « Moi Président de la République… ».
Emmanuel Macron n’a pas repris à son compte cette formule de style même s’il s’en est fortement rapproché sur le fond à l’époque de la campagne ayant conduit à son élection.
Un site internet très instructif en a repris l’idée dans sa dénomination, luiprésident.fr, lequel recense toutes les promesses faites par le candidat Macron et renseigne le respect à date de chacune de ces promesses.
Il en ressort 401 promesses avancées avec l’état d’avancement à date présenté ci-dessous :
On retient que sur les 401 promesses, 68 ont été tenues, 25 partiellement, 41 en cours, et le reste soit non tenues (17) ou pas encore tenues (241) c’est-à-dire difficilement tenables compte tenu de l’échéance.
Convenons que le résultat n’est pas bon, voire médiocre.
Certes, on objectera qu’il y a eu les « gilets jaunes » et la pandémie Covid.
Ne revenons pas sur l’épisode sans fin des « gilets jaunes » qui n’a pas redoré le blason de la France à l’étranger (doux euphémisme) et qui a coûté quelques milliards d’euros à la collectivité nationale sans traiter le problème de fond soulevé.
Quant à la pandémie sanitaire, la France se classe 26e sur 38 pays, selon le Conseil d’analyse économique, instance composée d’économistes reconnus de sensibilités diverses qui conseille le Premier ministre. Là aussi, piètre résultat.
Et pourtant 25% des personnes sondées aujourd’hui voteraient Macron à la prochaine élection, ce qui en dit long notre capacité collective à évaluer objectivement une situation.
Mais revenons à une analyse en détail des promesses tenues et non tenues du Président Macron à ce jour (graphiques construits sur la base des données disponibles sur le site luiprésident.fr) :
L’examen en nombre absolu des promesses montre une net penchant à l’origine d’E. Macron vers l’Économie, ce qui n’est pas surprenant.
On note en complément que les autres thèmes principaux concernent « Police, Justice et Armée », « Éducation, Recherche, Jeunesse et Sport » et « Société, discriminations, famille, laïcité et immigration ».
Cette cartographie situe bien les priorités ciblées à l’époque par E. Macron et force est de reconnaître que ces priorités étaient pertinentes à l’époque.
Le bilan des promesses tenues (et donc des promesses non tenues) est là malheureusement beaucoup plus édifiant (cf graphique suivant).

Ainsi, peut-on affirmer que les orientations qui ont permis à E. Macron d’être élu n’ont pas été confirmées par les actes et les faits durant ce quinquennat.
Doit-on, dans ce contexte, continuer à faire confiance à E. Macron quitte à considérer que l’épreuve du pouvoir ne résiste pas aux bonnes intentions du départ ?
L’échec est patent et nous considérons, comme décrit dans quelques-uns de nos articles, que le futur de notre nation est en jeu, qu’une certaine forme de décadence est en cours et que le courage de dire les choses et surtout de les traiter impactera notre devenir et la pérennisation de nos racines et de notre histoire.
Comment interpréter autrement les situations existantes suivantes :
- Tous les comptes publics sont en déficit dans des proportions qui ne cessent de grandir
- Le communautarisme se développe avec des territoires de non droit en France en pleine expansion, alimentés financièrement par un trafic de drogue toujours plus galopant
- L’insécurité est grandissante en étroite liaison avec la perte des valeurs Autorité et Respect et le développement d’actes toujours plus barbares
- La performance de l’Éducation est régulièrement déclinante en rapport à des parents de plus en plus absents et qui continuent cependant de percevoir leurs allocations familiales
- La performance de l’Instruction à l’École atteint un niveau abyssal quand 90% des élèves sont reçus au baccalauréat chaque année alors que la langue française est de moins en moins maîtrisée et que le niveau des élèves en Mathématiques ne cesse de décroître plaçant la France dans la queue du peloton européen et mondial
- La place de la France dans le gotha mondial ne cesse de s’édulcorer comme l’atteste le camouflet infligé au pays par l’Australie dans l’affaire de la commande des sous-marins
Au vu de ce constat il semblerait peut-être logique qu’ une autre politique succède à celle que nous connaissons actuellement, encore faut-il avoir le courage de voir la réalité telle qu’elle est réellement et la traiter à sa juste valeur.
Nous invitons nos lecteurs à relire quelques-uns de nos articles qui dressent les premières actions possibles.