Il semblerait que le sujet soit tabou pour les pouvoirs publics français.
De nombreuses familles en France au XXI è siècle se retrouvent dans une situation précaire pour offrir une fin de vie agréable à leurs parents âgés. Nous sommes le pays le plus taxé au monde et pourtant la prise en charge financière en matière de dépendance pour les personnes du troisième age est inexistante s’agissant de placement en établissement spécialisé. Les retraites de la plupart de nos aînés sont insuffisantes pour régler la facture dans un EHPAD .
La majorité de nos représentants politiques cite souvent les bienfaits d’ une Europe bien structurée, construite pour faciliter le bien être des citoyens. Concernant la dépendance des seniors il existe effectivement quelques pays attentifs à leur moyen financier.
Selon l’enquête effectuée par Solveig Godeluck(1), les mesures mises en place en Allemagne, Suède et Royaume Unis dans ce domaine bien particulier, nous découvrons un fossé énorme avec la situation que nous connaissons en France.
L’ Allemagne assure le risque par la Sécurité sociale. Le vieillissement est déjà très avancé chez nos voisins outre Rhin. Depuis 1995 la dépendance est devenue un secteur particulier pour leur sécurité sociale. Le risque engendre une cotisation obligatoire de 2,55 % du salaire brut, prélevée à parts égales entre l’employeur et le salarié. Les assurés sans enfant versent une cotisation supplémentaire de 0,25 %.
L’assurance dépendance obligatoire est publique jusqu’à 57.600 euros de salaire annuel, et proportionnée au revenu. Au-delà, elle devient privée avec un encadrement législatif. Près de 70 millions d’assurés cotisaient en 2009 dans le système public, contre 9 millions dans le privé. Les prestations s’étalent entre 125 euros par mois et 2.000 euros en fonction du degré de dépendance.
Le pays au monde qui investit le plus dans la perte d’autonomie des personnes âgées, depuis 1964 est probablement la Suède . Ce pays y consacre 3 % de son PIB, contre un peu plus de 1 % dans la plupart des pays développés. Elle garantit à ses citoyens un reste à charge plafonné à 170 euros par mois pour les soins à domicile, et à 180 euros en établissement. Un bouclier financier qui permet à la personne de conserver au moins 440 euros par mois pour vivre à domicile, ou bien un tiers de ses revenus quand elle est hébergée.
Un plan d’aide est mis en place et la personne est suivie. Les impôts locaux des municipalités à hauteur de 80 % servent à financer ces dépenses. La dépendance, c’est 20 % de leur budget. Elles investissent donc dans la prévention, avec de l’activité physique sur prescription et des activités culturelles quotidiennes pour stimuler les personnes âgées.
Un filet de sécurité est instauré au Royaume-Uni pour les plus démunis. Il est prudent malgré cela de contracter une assurance contre la dépendance. L’état offre un filet de sécurité, certes mais il est réduit. L’« attendance allowance » est une allocation universelle attribuée aux plus de 65 ans qui ont besoin d’aide dans leur vie quotidienne. Fixée à 230 euros par mois pour une aide de jour, 344 euros pour une prise en charge nuit et jour, elle ne pesait que 20 % de la dépense totale de dépendance dans le pays en 2017, contre 40 % pour les collectivités locales, et 40 % de reste à charge des familles. Les collectivités locales attribuent des financements pour accéder aux maisons de retraite, qui coûtent en moyenne 4.166 euros par mois quand elles sont médicalisées.
Ces aides modulées en fonction du revenu sont réservées aux personnes dont le patrimoine ne dépasse pas 25.000 livres (29.300 euros). Nombre de Britanniques souscrivent une assurance privée de longévité, pour un coût moyen de 69.000 livres (81.000 euros).
En France le coût moyen d’ une maison de retraite s’ élève à 2900 euros par mois et peut atteindre 5000 euros. Celui ci est à la charge de la personne retraitée qui perçoit bien souvent une pension inférieure à ces tarifs.

Proposition
Il serait judicieux et surtout logique dans le pays qui revendique la solidarité, l’ égalité, la fraternité en toute liberté de prendre exemple sur nos voisins Suédois, Allemands et Anglais dans l’ accompagnement financier pour raisons médicales des plus âgés.
Les structures d’ accueil les plus sophistiquées doivent être à la portée des citoyens les moins fortunés, sans qu’ ils soient contraints de mettre en péril leur patrimoine. Les contribuables français qui ont cotisé durant toute leur carrière professionnelle sont en droit de revendiquer une fin de vie paisible en toute quiétude dans un espace qui leur est dédié. Peut-être qu’une répartition plus éclairée des dépenses publiques permettrait un juste équilibre, apportant ainsi un peu de souffle à ce secteur qui nous concerne tous…
(1)Solveig Godeluck suit depuis 2014 les questions de protection sociale en France, après s’être spécialisée dans les nouvelles technologies et les télécoms. Elle est l’auteur de livres sur la cyber société, la géopolitique d’Internet, la régulation de la place financière de Paris, les fonds d’investissement et d’une biographie de Xavier Niel.
Merci d’avoir abordé ce problème auquel beaucoup de familles sont confrontées. Quand l’Etat et nos élus comprendront ils qu’il serait préférable de s’occuper en premier des nôtres avant de distribuer l’argent à des personnes qui n’ont aucune attache dans quelque domaine que ce soit (et en particulier sentimental) avec notre beau pays ? Il y a un proverbe qui dit : Je préfère mon fils que mon neveu, mon neveu que mon cousin, mon cousin que mon voisin etc…Nos dirigeants savent très bien l’appliquer pour eux mêmes sur le plan personnel mais s’ils ont été élus, c’est par et pour le peuple français.
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