Récemment un homme politique de notre région nous demandait quelles étaient les préoccupations principales des citoyens français et nous proposait de publier un sondage à cet effet.
Notre laboratoire d’idées n’ayant pas vocation pour ce genre d’exercice, nous nous sommes malgré tout intéressés à la question en interpellant les usagers dans le métro parisien et marseillais. Nous avons également œuvré dans les zones rurales.
Les réponses sont similaires et catégoriques, sans nous être inquiétés de la couleur politique de nos interlocuteurs, elles arrivent ainsi :
-Insécurité traduite par les trafics de drogue, les fusillades à répétitions, les conflits sociaux non réglés par les pouvoirs publics, les guerres aux portes de nos frontières, l’immigration non contrôlée.
-La remarque la plus pertinente qui revient sans cesse est l’incompétence et la médiocrité de l’actuelle classe politique. Une fois élus, ils ne pensent qu’à cultiver leur « égo » qui devient surdimensionné au fil de leur mandat. Ils les qualifient de beaux parleurs (pas toujours!) mais les actes ne suivent pas.

Nous avons réellement ressenti une détestation de la part de nos concitoyens pour les élus.
Ils voient bien que les voyous s’éliminent entre eux pratiquement tous les jours, à Marseille notamment. Ils ont peur des balles perdues et cela est normal. Ce qui l’est moins c’est la faillite des autorités.
Ils voient bien que les états de non droit se sont installés dans de nombreux quartiers des principales villes de l’hexagone avec les trafics de drogue de plus en plus étendus.
Ils voient bien que la police ne fait plus la loi, qu’elle est sans cesse conspuée, attaquée, insultée, qu’elle recule tout simplement. Si la police recule L’État est en danger.
Ils voient bien que les politiques ne sont pas à la hauteur de leur engagement ni de leur fonction. Ils souhaiteraient qu’ils prennent de la hauteur.
Ils voient bien que l’enceinte de l’assemblée nationale est devenue une cour d’ école où les élus s’invectivent et se menacent. Ils soulignent le nombre trop élevé de parlementaires.
Ils voient bien que nos représentants politiques ne sont pas dignes des postes qui leurs sont attribués de par leur attitude grossière lorsque l’un brocarde un membre du gouvernement ou un autre, mis en examen, fait des bras d’honneur en plein hémicycle.
Ils voient bien que le Président de la République n’est pas en mesure de faire régner l’ordre dans son pays et qui plus est, se déplace dans les pays étrangers pour donner des leçons à leurs responsables.
Ces témoignages ont été recueillis assez facilement lorsque les personnes que nous avons sollicitées avaient envie de livrer leur ressenti.
Ce qui est dommageable est que le mot médiocrité soit utilisé aussi souvent pour désigner nos élus, quelle que soit la couleur politique.
Nous ne reproduirons pas ici les termes peu élogieux et acides que nous avons entendus lors de ces échanges. Selon les personnes interrogées, la grande majorité des élus devrait s’éloigner de la politique qu’elle ne maîtrise pas. Nous nous en tiendrons à cette sémantique.
Notre cercle de réflexions essaie de proposer des solutions, en respectant la neutralité politique qui le caractérise. Nous avons synthétisé ainsi les suggestions de nos concitoyens :
-Il serait judicieux de limiter à deux participations tous les mandats comme pour les présidentielles, sauf pour les maires. Depuis au moins quatre décennies les hommes et femmes politiques n’ont pas réussi à convaincre leur électorat, ils n’ont pas apporté les solutions aux différents problèmes sociétaux évoqués bien qu’ils aient été réélus.
-S’agissant du choix des représentants aux affaires publiques, les électeurs pourraient innover en écartant celles et ceux qui occupent depuis trop longtemps l’espace médiatique en s’égarant en palabres et mensonges chroniques. Il serait temps de remplacer par de nouvelles têtes les élus pollués par l’ivresse du pouvoir.
-Il est fort probable aussi que certains prétendants qui ne s’associent pas entre eux, puissent être des candidats honorables en capacité de gérer notre pays et les collectivités territoriales. Il s’agit là d’une remise en question de leur égo pour pouvoir remporter une élection avec d’autres postulants.
-Les électeurs que nous avons rencontrés réagissent au manque d’intérêt récurrent pour les consultations électorales. Ils précisent que les candidats n’ont pas l’épaisseur intellectuelle pour gouverner.
Nous avons essayé de retranscrire le plus fidèlement possible les propos recueillis auprès des personnes avec lesquelles nous avons pu échanger.