La crise énergétique, EDF un paquebot ivre


Que nous arrive-t-il ? 

Depuis des nombreuses dizaines d’années nous n’avions en France aucun problème d’énergie électrique. Nous consommions autant d’électricité que nous le voulions grâce à notre paquebot amiral EDF et nous exportions facilement vers les autres pays européens. 

La France était la boussole Européenne pour la production d’électricité

Mais notre déclin a clairement commencé sur la scène européenne et mondiale et ceci pour une longue période 

  1. La crise énergétique actuelle en France

Nous avons pu passer cette première quinzaine de Décembre particulièrement froide (Lundi 12) et frôler très probablement de peu les premières occurrences de délestages d’électricité. Le discours de notre  Président était comme d’habitude très rassurant et empreint d’un certain dédain envers les Français qui  s’inquiétaient à juste titre et avaient peur de subir des délestages 

La communication a été fort mal faite (aucun scénario de délestage présenté à titre d’exemple, aucune explication de nos capacités de production / réserve / consommation) si bien qu’il n’y avait qu’à attendre une prévenance hypothétique via l’application EcoWatt sur leur smartphone 

Revenons un peu sur cette période et analysons via cette excellente application RTE Eco2mix notre consommation et production d’électricité

https://www.rte-france.com/eco2mix/la-consommation-delectricite-en-france#

La consommation maximum était à 19h de 82,3 GW

https://www.rte-france.com/eco2mix/la-production-delectricite-par-filiere#

La production a été la suivante :

Dont :

Nucléaire : 41 GW (à la puissance max et pas de marge avec le total des 40 réacteurs dont 3 ont été redémarrés 3 jours avant …)

Fioul : 1,4 GW (à la puissance max équivalent à 1 réacteur et très polluant mais dont personne ne parle)

Charbon : 1,8 GW (à la puissance max avec les 2 centrales à charbon polluantes qui ont été redémarrées en urgence tellement la situation dans le nucléaire était catastrophique)

Gaz : 9,5 GW (environ 2 GW de marge par rapport au max de 11,3 GW calculé à partir des infos du site suivant 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_centrales_thermiques_%C3%A0_flamme_en_France)

Hydraulique : 16,4 GW (un record de production pour une capacité max installée de 25 GW. Pas d’informations plus précises trouvées site à site)

Éolien : 5,5 GW (Une chance !! que le vent soit revenu dans l’après-midi par le Sud car l’anticyclone était bien présent dans le Nord et c’est probablement cela qui nous a sauvé ce jour là)

Nous voyons que la journée du 23 Décembre apporta une forte contribution via la filière éolienne à 15 GW en pic (mais cela reste bien évidemment peu prévisible et fonction des conditions météo) 

Imports : 5,8 GW . La situation était critique en Angleterre et il a fallu leur exporter 2,7 GW. Notre capacité max d’imports est de 13 GW due aux contraintes physiques d’échanges avec les pays frontaliers et on y était déjà le matin à 6h !!    

Notre capacité de production maximum (hors solaire et hors éolien : typiquement hiver à 19h avec anticyclone) était de 1,4+1,8+11+18 (hypothèse max hydraulique)+41 (max du moment avec 40 réacteurs) = 73,2 GW

Avec un import maximum qui dépend aussi de la situation globale européenne de la consommation/production des autres pays frontaliers on serait à un max de 73,2+13 = 86,2 GW

Nous n’étions donc qu’à environ 4 GW de cette limite et les 5,8 GW d’éolien furent probablement notre chance d’avoir évité des délestages

Nos derniers records de consommation d’énergie sont de 87 GW le 14 Janvier 2022. 

Il est clair que notre Président et son gouvernement ont su communiquer et nous faire culpabiliser un peu sur notre consommation et notre implication à de potentielles coupures de courant cet hiver. Les médias indiquent une baisse de l’ordre de 10% de la consommation des particuliers ainsi que des entreprises. Ces dernières subissent en parallèle un prix doublé / triplé du gaz et de l’électricité qui les obligent à diminuer leur consommation et pas mal d’entre elles (TPE/PME) vont mettre la clef sous la porte par manque d’assistance de notre bienveillant gouvernement. Nos voisins allemands n’ont pas hésité à mobiliser 200 Milliards d’€ pour secourir leurs industries par rapport à cette crise énergétique. Je ne pense pas que Mr Macron ait eu une volonté et un plan d’action du même ordre pour secourir nos entreprises (du moins ce qu’il en reste..)

En dehors des coupures et pénuries d’énergie, intéressons-nous à l’argent dépensé pour importer massivement cette électricité qu’EDF n’a pas su produire avec tous les problèmes dont nous parlerons ultérieurement. Prenons conscience des Milliards d’€ dépensés.

Sur l’exemple de cette journée pic du 12 Décembre, nous voyons bien la situation de crise en Angleterre au vu des prix de production / vente des MWh pour chaque pays (3000€ !!) et il a fallu sauver l’Angleterre en leur exportant. Le prix de ventes des autres pays frontaliers était d’au moins 500€ le Mwh avec un traitement particulier accordé à l’Espagne (126€ le MWh)   

Un exercice que vous pouvez effectuer est de calculer le prix journalier cumulé des imports Français et pour la journée du 8/12 , nous avons une ardoise de 84 Millions d’€ !!

Ce calcul recoupe également l’information du site https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/importations-d-%C3%A9lectricit%C3%A9-l-%C3%A9tat-d%C3%A9pense-le-prix-d-un-airbus-a320-tous-les-jours/ar-AA15cZFG

«  Pour assurer la consommation électrique des Français ce lundi (8/12), l’Hexagone a importé en moyenne 10.000 MW par heure et le mégawatt-heure (MWh) s’est vendu 450 euros environ. Sur une journée pareille, nous avons donc dépensé entre 80 et 120 millions d’euros, soit le prix d’un Airbus A320. »

L’article très intéressant suivant effectue une analyse globale d’imports/exports sur plusieurs années et nous sommes effarés de constater le brillant résultat de la France qui est la conséquence de la défaillance d’EDF dans sa production nucléaire

https://www.liberation.fr/societe/electricite-la-france-largement-importatrice-pour-la-premiere-fois-depuis-des-decennies-20221207_CCBPZSQH4JEUXO66M24Z6N5UAY/

Largement dans le rouge. En 2022, le solde des échanges d’électricité entre la France et ses pays voisins a passé le plus clair de l’année en territoire négatif. Sur les onze premiers mois de l’année, la France a un solde déficitaire de 14,5 térawattheure (TWh) d’électricité avec ses voisins alors que le solde était de très loin bénéficiaire – entre 40 et 60 TWh – les dix années précédentes. Et même depuis l’an 2000, au moins.

Le déficit de 14,5 TWh (et encore non calculé sur la fin de l’année 2022) à une prix moyen de 350€ le MWh nous coûte une bagatelle de 5 Milliards d’€ !!

Bien entendu tout cela passe sous silence 

Un aperçu de nos réserves de gaz qui représente un de nos plans de secours face à la défaillance du nucléaire. L’état journalier des réserves de gaz est indiqué dans le site suivant :

https://datagaz.fr/

On y voit depuis le 28 Novembre une baisse « assez forte » des réserves expliquée par la production max d’électricité à partir du gaz (9GW). Sur 25 jours (entre 28/11 et 22/12) nous avons consommé 14,8 % des réserves. Une projection à fin Février (soit 75 jours à partir du 22/12) sur le même rythme nous amènerait à une conso supplémentaire de 45 % soit une réserve à 40% au final à Fin Février. On voit que les réserves sont reparties à la hausse le 12 Mars 2022. 

A la lueur de cette analyse, on ne voit pas l’alertes concernant les réserves de gaz si on reconduit pour les 2 prochains mois le même comportement que le 1er mois de Décembre

Pour finir cette analyse orientée pic de charge hivernal, voyons ici en 2020 la somme annuelle d’énergie par domaine de production en TWh (extrait de https://bilan-electrique-2020.rte-france.com/production-production-totale/)

L’objectif écologique dont il faut garder le cap est de diminuer au maximum la production d’énergie électrique basée sur du thermique fossile (ici 37,6 TWh soit 7,5 % en conso annuelle) au profit d’énergies renouvelables

Notre grande force de production nucléaire à hauteur de 70% de notre consommation est bien loin, notre transition écologique pour augmenter notre part d’énergies renouvelables n’est pas à la hauteur si bien que nous sommes désormais très dépendant des imports d’énergie des autres pays et ceci a un prix délirant.

.

  1. Comment en sommes-nous arrivés la ?

Plongeons-nous un peu dans l’historique des quelques dizaines d’années passées à être ballotté entre politique et stratégie dans ce triangle EDF / AREVA / gouvernements 

https://www.challenges.fr/energie-et-environnement/pourquoi-les-epr-fonctionnent-en-chine-et-pas-en-europe_677320

A la lecture de cet article, les points principaux du déclin d’EDF semblent être :

  • Le dernier des 58 réacteurs français, celui de Civaux, est livré en 1996. Pendant dix ans, la filière est à l’arrêt (soit toute la période politique de Chirac). Les techniciens -soudeurs, chaudronniers, tuyauteurs, robinetiers etc.- partent à la retraite.
  • Après l’accident de Tchernobyl en 1986, le marché réclame des centrales de troisième génération, plus robustes, plus sûres. Pour ces nouveaux réacteurs, François Mitterrand décide de créer un « Airbus du nucléaire » en associant Framatome et l’allemand Siemens. C’est l’EPR (European Pressurized Reactor) qui deviendra plus tard Evolutionary Pressurized Reactor
  • Résultat, le prototype, ultra sécurisé (demande des Autorités de Surêté Nucléaire et du ministre écologiste allemand de l’environnement), requiert quatre fois plus d’acier, deux fois plus de béton. » Le réacteur grossit, le prix de l’EPR s’envole
  • Quelques années plus tard, Framatome récupère la filiale nucléaire de Siemens. Areva (Orano aujourd’hui) voit jour le 3 septembre 2001. EDF ne décolère pas. La constitution d’Areva fut « probablement une erreur », dira en 2009 l’ancien PDG Henri Proglio. Pour le grand public, l’EPR c’est le nucléaire et le nucléaire c’est Areva. Reste à délivrer. Lauvergeon rompt avec le modèle de l’architecte ensemblier prôné par EDF et propose des centrales clé en main un peu à la manière des parapétroliers pour une raffinerie
  • Le premier EPR, c’est celui d’Olkiluoto en Finlande. Olkiluoto, c’est l’histoire d’une catastrophe annoncée. « Outre le fait de partir sans EDF, Areva a commis l’erreur de développer une tête de série dans un pays étranger et de signer un contrat à coûts fixes, sans avenant ni sans clauses de contentieux », déplore Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS. En face d’Areva, il y a le Russe Rosatom et l’Américain General Electric. Mais qu’importe. Hors de question de perdre. Le Français a besoin de cette première référence mondiale de réacteur de troisième génération.
  • Les dérives d’Olkiluoto affaiblissent la filière nucléaire française. En 2009, Paris perd le contrat du siècle (20 milliards de dollars) avec les Emirats Arabes Unis. La France avait pourtant aligné une dream team. Aux côtés d’Areva il y avait GDF Suez (aujourd’hui Engie), Total et EDF. Mais cette réunion de façade, rabibochage de dernière minute, n’a trompé personne. Les bisbilles entre Areva et EDF, du fait notamment de la détestation de leurs patrons respectifs, Anne Lauvergeon et Henri Proglio, sont de notoriété publique. Et c’est donc un outsider, le coréen Kepco, qui emporte le contrat du siècle avec un prix 40% inférieur à celui de l’EPR
  • Le manque de synergies entre Areva et EDF rejaillit également sur l’EPR de Flamanville. Initiée par EDF, cette tête de série n’a pas bénéficié du retour d’expérience de l’EPR d’Olkiluoto opéré par Areva. Aujourd’hui, on est proche de la catastrophe industrielle.

La renationalisation en urgence d’EDF, la mise au placard du PDG d’EDF (Jean-Bernard Levy) ne sont que les conséquences de 25 ans de dérives industrielles / managériales et politique de ce paquebot afin d’éviter le pire et l’explosion fatale du paquebot avec la crise 

Mais les chiffres ahurissants sont là :

  • 43 Milliards d’€ de dettes sur 84 Mds€ de CA et 18 Mds€ d’EBITDA (résultats 2021)
  • 20 Milliards d’€ pour payer les réparations liées aux pb de corrosion (là ce sont des erreurs techniques industrielles sur 12 réacteurs)
  • 60 Milliards d’€ en prévision pour les opérations de Grand Carénage afin de faire durer encore plus longtemps les centrales pour la transition avec les futurs EPR
  • 57 Milliards d’€ pour les 6 EPR votés par Macron en urgence à mettre en service pour 2035 (voire 2037) (et qui va financer ?)
  • 10 Milliards d’€ de renationalisation par l’État !!
  • 10 Milliards d’€ pour le relèvement du plafond régulé (Arenh) imposé à EDF par le gouvernement Macron 
  • 5 Milliards d’€ pour payer toutes les importations d’électricité à un prix délirant où de manière évidente l’Europe n’a pas su gérer cette crise de prix du gaz impactant le prix de l’électricité et a bien mis en évidence les divergences franco – allemandes malgré les discours du grand communiquant ambitieux de Macron (non plus chef de guerre comme Hollande mais voulant être chef de l’Europe).

Face au constat :

  • Écroulement industriel d’EDF
  • Explosion financière d’EDF amenant à une catastrophe industrielle avant la fin du 2nd quinquennat de Macron
  • Politique monolithique d’EDF dans le nucléaire à grosse capacité et donc peu d’autres choix stratégiques
  • Situation mondiale complexe due à la crise ukrainienne provoquant un chamboulement du prix impactant toute l’énergie

Notre président a choisi de continuer dans une stratégie qui n’a pas fonctionné avec le full EPR

  1. Que fait le gouvernement français ?

Le choix de Macron est donc de renationaliser EDF et d’effectuer une politique long terme d’investissement extrêmement coûteux à base d’EPR

https://www.vie-publique.fr/discours/286058-agnes-pannier-runacher-27072022-politique-de-lenergie

Pour moi c’est un choix extrêmement risqué pour les raisons suivantes :

  • Les quelques EPR sont des échecs en termes de délai / de coûts  / voire de technologie et on veut baser une stratégie totale monolithique sur cette technologique. C’EST UN RISQUE ÉNORME QUI NE DOIT PAS ÊTRE PRIS POUR LES 30 ANS A VENIR !! 

Quelques chiffres :

Un dépassement total de + de 30 Milliards et notre gouvernance  a tout de même basé notre avenir sur cette technologie non éprouvée techniquement et économiquement !!

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/06/24/epr-de-flamanville-visualisez-comment-le-cout-et-la-duree-du-chantier-ont-triple-depuis-2007_5480745_4355770.html

  • Il n’y a pas la capacité humaine et technique capable de construire ces réacteurs car nous avons abandonné cette filière technologique de soudeurs. Cela fait de nombreuses années que les problèmes en France / en Finlande proviennent de la qualité des soudures qui est devenue extrêmement complexe techniquement 

Le plan est de former de 10 à 15 000 techniciens/ingénieurs par an . Avec notre école / nos universités , est-ce qu’on croit à cela : 100 000 embauches et surtout avec une formation de qualité pour 2030 ?

https://lenergeek.com/2022/11/16/nucleaire-plus-de-100-000-embauches-dici-a-2030-en-france/

Un début avec une haute école de soudure dans la Manche avec 200 techniciens/ingénieurs formés par an 

  • On veut nous faire croire que c’est le seul choix et le choix le plus économique de production d’électricité :

https://selectra.info/energie/actualites/politique/cout-production-energie-nucleaire-

et

https://prix-elec.com/energie/production

Cette persévérance politique et industrielle dans le nucléaire EPR est inquiétante tant cela représente des engagements énormes, risqués et de très longue durée sans se demander comment diversifier et dé-risquer nos productions d’électricité. 

Il y a pourtant des alternatives techniques / économiques et nous allons analyser cela 

  1. Quelles alternatives ?

Notre discours est de donner d’abord les grands principes suivants :

  1. Diversifier de manière importante les sources de production d’électricité car on ne doit pas baser notre autonomie régalienne sur une seule méthode quelle qu’elle soit (on a bien vu l’aléa technique avec une technologie très pointue qu’est l’EPR où nous avons eu en même temps 12 centrales de dernière génération à l’arrêt et cela aurait pu être gravissime). Il faut éviter ce risque industriel et prendre position de manière plus forte sur les énergies renouvelables qui ajouteront également au nucléaire une autre filière de métiers et d’emplois.

L’AIE (Agence Internationale de l’Énergie) indique aussi une part de développement forte dans les ENR 

https://www.connaissancedesenergies.org/le-monde-de-lenergie-selon-laie-quelles-evolutions-dici-2040-220218

L’AIE précise d’ailleurs que les énergies renouvelables pourraient devenir la première source d’électricité dans le monde(4) devant le charbon au début des années 2030. A l’horizon 2040, elles pourraient entre autres compter pour 50% de la production électrique de l’Union européenne et 30% en Chine.

  1. Toujours cibler l’arrêt des productions d’énergie à base d’énergie fossile (gaz / charbon / fioul ) et rendre renouvelable l’énergie pour la réduction de nos sources de pollution via des investissements plus importants sur le photovoltaïque/éolien
  1. Arrêter d’augmenter de plus en plus la capacité des centres de production d’énergie (1660 MW ou 1750 MW pour les EPR) car cela augmente la gravité de la situation en cas de pannes (pb de corrosion / pb de diminution des sources de refroidissement des fleuves due à l’augmentation de la température ambiante et la baisse des niveaux d’eaux (Loire / Rhone / Garonne / Vienne).  Il faut démultiplier les sources de production d’énergie et diminuer leurs capacités unitaires afin de rendre plus résilient le système global et bénéficier plus facilement du renouvelable et des conditions météo (solaire / éolien). On oublie aussi que le système de transport de l’énergie est une source de difficultés (pertes en lignes dans les câbles pour aller de la Manche vers Paris / Grand-Est) et il faut donc produire plus près des centres de consommation
  1. Augmenter très notablement nos technologies et notre part de stockage d’énergie de manière à transformer le plus possible les énergies renouvelables (solaire / éolien) inconstantes en réserve d’énergie transformable lors des pics de consommation et en priorité pour éviter le plus possible d’utiliser les sources d’énergies fossiles (gaz / charbon)

La solution principale de stockage d’énergie celle intitulée STEP (Station de Transfert d’Énergie par Pompage). Cette méthode très ancienne et maîtrisée techniquement et économiquement consiste à turbiner l’eau d’un réservoir haut d’eau vers un réservoir bas d’eau lors des besoins d’énergie (démarrables en quelques minutes) et à pomper l’eau du réservoir bas vers le réservoir haut lors de conditions favorables (disponibilité des énergies renouvelables, la nuit en surproduction nucléaire,..) 

Les STEP sont aussi un atout écologique pour préserver l’eau (on fait des cycles de turbinage / pompage entre 2 réservoirs haut et bas et donc l’eau est conservée et peut être mieux gérée pour d’éventuels usages agricoles par rapport à des barrages traditionnels qui relâchent des eaux en hiver / automne qui sont « perdues » par rapport aux périodes sèches qui vont s’accroître

Notre production en France avec nos 6 STEP est de 5 GW environ…et 6 à 7 TWh / an

Pas mal d’idées pour les explications et usages des STEP dans l’article suivant :

https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/hydroelectricite-stations-de-transfert-denergie-par-pompage-step

Le pompage des STEP peut très bien être effectué par des énergies renouvelables locales (solaires / éoliennes / hydrogène) et donc être très efficaces en termes économiques

Inspirons-nous de l’Angleterre qui utilise fortement ce système de STEP alors que leur géographie ne s’y prête pas autant qu’en France avec les Alpes / Pyrénées / Auvergne / Jura / Vosges) et pourtant !!

« En 2021, le Royaume-Uni comptait 27,4 GWh de capacité de stockage, quasi-exclusivement composé de STEP (25,8 GWh), les 1,6 GWh restants étant principalement des batteries »

  1. Dé-risquer le nucléaire en augmentant la part du SMR (Small Modular Reactor) par rapport aux EPR 

Dans le cas du nucléaire, EDF a volontairement délaissé le développement des SMR (Small Modular Reactor de 10MW à 300MW ) au profit du monolitisme EPR de grosse capacité. Ceci a été une erreur stratégique et nous avons pris 10 ans de retard sur les autres pays Russie / Chine / USA et Japon

https://www.lefigaro.fr/societes/que-sont-les-smr-ces-mini-centrales-nucleaires-que-veut-developper-le-gouvernement-20211004

L’usage des SMR est très pertinent pour la consommation électrique des grandes entreprises du type (automobiles / fonderies / verreries / production aluminium, cimenteries,..) via des réacteurs SMR co-localisés adaptés à la puissance demandée, plus faciles et moins chères à installer que des sources EPR 

Le plan Macron d’investissement « France 2030 » est bien trop peu ambitieux pour ce sujet (1 seul Milliard € jusqu’à 2030)

https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2021/10/12/presentation-du-plan-france-2030

En synthèse nous pourrions proposer les recommandations suivantes pour notre politique énergétique française :

  • Réorienter le programme nucléaire actuellement basé vers un seul objectif de type EPR de très grosse capacité vers une diversification des technologies (SMR) et une décentralisation plus forte des centres de production
  • Diminuer notre part de production d’électricité à base de gaz et charbon en investissant et développant les énergies renouvelables et centres de stockage d’énergie (STEP/stockage thermodynamiques à base de sels fondus/air comprimé/hydrogène…)

Votre commentaire

Choisissez une méthode de connexion pour poster votre commentaire:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s