Le 14 novembre, à Aubagne (Espace des Libertés) s’est tenue la troisième soirée débat organisée par le cercle de réflexion Vox Nostra sur le thème : « Le sport, école de la vie ? ».
Outre Pascal Agostini, adjoint en charge des activités sportives auprès du maire d’Aubagne, ainsi que deux membres du corps médical, 23 associations représentaient une palette très large d’activités sportives, qu’il s’agisse de sport de loisirs ou de compétition, y compris le jeu d’échecs reconnu comme un sport depuis le début des années 2000. Une mention particulière pour la participation de Christophe Pignol, enfant du cru, ancien footballeur de haut niveau, désormais investi dans l’encadrement des jeunes sportifs et pour lequel la discipline sportive a été un atout essentiel pour vaincre la maladie.
Bien entendu tous les représentants de ces associations sont des bénévoles dont on ne peut que saluer le dévouement, l’implication et très souvent la passion qu’ils mettent au service de la collectivité, prenant ainsi sur leurs vies personnelles, ce que beaucoup de plus jeunes refusent de faire aujourd’hui. Ainsi au cours des échanges plusieurs d’entre eux ont déploré ce qu’ils qualifient de « crise du bénévolat » car il est de plus en plus difficile de trouver la relève des plus anciens.
Trois principales questions étaient posées aux participants :
- En quoi le sport est-il un moyen d’inculquer des principes de vie ?
- Qu’est-ce qu’on attend du sport ?
- Qu’est-ce que le sport nous apporte ?
De ces échanges très riches certains thèmes ont émergé de manière significative.
L’objectif premier de ces animateurs notamment pour les jeunes est le plaisir, ce que certains ont appelé « la banane ». Prendre du plaisir en pratiquant une activité physique ou un sport c’est se sentir mieux dans son corps donc dans sa tête et, par conséquent, dans sa vie.
La discipline a souvent été citée. Discipline vis-à-vis de soi-même mais aussi des autres. Le sport est un ensemble non seulement de règles mais aussi de personnes à respecter (partenaires, arbitres, public, adversaires). Il n’est pas rare que des jeunes par le biais de la discipline sportive retrouvent un équilibre dans leur vie personnelle.
Fort logiquement la confiance en soi et la résilience sont deux autres acquis de la pratique sportive. Pratiquer un sport ou une activité physique c’est se fixer des objectifs à atteindre, même très modestes et progresser. Par voie de conséquence c’est aussi accepter l’échec lequel nous apprend l’humilité et la bienveillance à l’égard notamment de l’adversaire car sa défaite d’aujourd’hui pourrait être la nôtre demain.
Enfin, l’esprit d’équipe et la solidarité ont souvent été évoqués comme des évidences fondamentales au même titre d’ailleurs que le rôle des encadrants et des familles particulièrement chez les plus jeunes afin de leur éviter des frustrations ou des échecs.
Il faut tenir compte en premier lieu de l’envie de pratiquer tel ou tel sport (n’oublions pas l’ingrédient essentiel qu’est le plaisir) mais aussi des capacités de chacun.
Ainsi l’esprit de compétition impliquant dépassement de soi, opiniâtreté, combativité, n’est pas également partagé. Certains l’ont, d’autres non et il n’y a rien de plus catastrophique que des parents poussant leur progéniture dans telle ou telle discipline afin de réaliser leurs propres rêves de réussite.
Il ne faut pas oublier que sur une génération, la part des sportifs de haut niveau devenant professionnels est dérisoire. L’enjeu de la pratique d’un sport ou d’une activité physique c’est avant tout, pour la majorité, le bien être. Ce que le corps médical appelle le sport santé, soulignant qu’à très forte dose le sport peut être nuisible pour le corps.
Une remarque pertinente a également été faite à l’attention de l’éducation nationale : insuffisance des activités sportives dans le primaire trop souvent laissées à la libre appréciation de chaque enseignant. Beaucoup de jeunes arrivent au collège sans avoir une réelle conscience de leur corps, ne sachant pas, à titre d’exemple, courir correctement.
En conclusion à la question : « Le sport, école de la vie », la réponse apportée par les participants a été un « oui » massif et sans réserve. Tout ce que nécessite et induit la pratique sportive est utile dans la vie notamment savoir prendre du plaisir, respecter les règles et les gens, être discipliné, avoir l’esprit d’équipe, accepter l’échec, bref, pour reprendre la remarque d’un participant, avoir compris que réussir sa vie ce n’est pas forcément réussir dans la vie.
A la lecture de ce compte rendu certains y verront une approche trop angélique. Nous répondrons qu’il s’agit d’un choix délibéré. Ce que l’on pourrait qualifier de face obscure du sport (argent, dopage, mauvais comportements) ne concerne pas la majorité des pratiquants dont la devise est « mens sana in corpore sano (1)».
(1) Un esprit sain dans un corps sain