Stupéfaction voire sidération qualifient au mieux l’état d’esprit des citoyens que notre équipe a questionnés sur l’attaque militaire russe en Ukraine.
Si quelques observateurs avertis avaient envisagé un possible risque d’action militaire, notamment en raison du projet d’extension de l’OTAN à l’Ukraine ayant donné lieu à plusieurs mises en garde de la Russie, tel n’est pas le cas du citoyen lambda accaparé, bien malgré lui, depuis deux ans par la pandémie.
Notons toutefois que les informations relatives à la situation inquiétante de l’Ukraine n’ont pas inondé les médias : le Donbass en sécession depuis 8 ans, assiégé par les forces armées, 14 000 morts, des habitants se voyant interdire l’usage de la langue russe, la non application des accords de Minsk 2.
Face à cette situation inimaginable de conflit armé sur le territoire européen, plus de 70 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale conventionnelle, dans une société où l’émotion simplificatrice prend volontiers le pas sur l’analyse objective, il est aisé de se laisser tenter par un manichéisme moralisateur voyant le mal absolu d’un côté et les gentils occidentaux de l’autre.
Malgré tout, au fil de nos échanges et au-delà de la condamnation légitime de l’agression militaire, une interrogation permanente a retenu notre attention : que peut faire l’Union Européenne ?
Un virage historique ? peut-être…
Face à l’offensive russe en Ukraine, l’UE a adopté unanimement et avec célérité des mesures sans précédent non seulement sur le plan économique mais également en matière d’armement.
Notamment, mettant fin au principe selon lequel l’UE ne fournit pas d’armes à des belligérants, la commission européenne a annoncé l’utilisation d’une enveloppe de 450 millions d’euros afin de fournir des armes létales, du carburant, des équipements de protection et des fournitures médicales aux ukrainiens.
De leur côté l’Allemagne revoit sa position pacifiste et décide de moderniser son armée, la Suède et la Suisse rompent leur neutralité. Cette unanimité est d’autant plus remarquable qu’elle a été plutôt discrète lors de la gestion de la pandémie (souvenons-nous de la guerre des masques !).
S’agit-il véritablement d’un virage historique ou d’une union de circonstance ? la réponse à cette question se forgera à l’épreuve des événements à venir.
Il y a déjà une leçon à tirer du conflit actuel : bien qu’étant le résultat évident de la vieille opposition USA vs OTAN et de la Russie, il se déroule sur le sol européen, les américains n’interviendront pas sur le terrain (sauf pour vendre des armes bien entendu) et ils ne seront pas touchés par les effets collatéraux des sanctions économiques, contrecoups qui n’épargneront pas les européens.
Se posent un certain nombre de questions : doit-on finalement se féliciter de l’empressement unanime des pays de l’UE pour appliquer des sanctions économiques voire déclarer une « guerre économique et financière totale à la Russie » selon Bruno Le Maire tenant des propos inutilement bellicistes et provocateurs ? Ne doit-on pas s’inquiéter d’un manque de recul ou de hauteur de vue de tous ces décideurs européens, empressés de suivre les directives américaines, sans se soucier des intérêts, en commençant par la sécurité, des peuples européens ?
Une puissance européenne ou des puissances en Europe ?
Nous entendons souvent des politiques faire référence à une souveraineté européenne, le moment est venu de la traduire dans les faits par :
- Une diplomatie indépendante des États- Unis
- Une force armée européenne : la dissuasion est essentielle au maintien de la paix. Il est plus qu’urgent que les pays européens se dotent des moyens nécessaires en fonction de leurs possibilités respectives en privilégiant le marché européen.
- Une économie la moins dépendante possible des marchés extérieurs pour les approvisionnements stratégiques (ex : pharmacie, énergie, agriculture et élevage).
Si l’Europe veut non seulement survivre mais également exister voire peser dans ce monde multipolaire tant au plan économique que civilisationnel, elle doit désormais sortir d’un alignement systématique sur les États -Unis, tenir compte de son histoire et de sa géographie pour construire sa propre puissance et sa propre diplomatie au regard de ses propres intérêts.
Je suis une lectrice assidue de votre laboratoire d’ idées et vous félicite pour la qualité de vos articles. Je vous remercie de permettre aux citoyens sans tribune de pouvoir s’ exprimer.
La fonction d’ un homme politique est d’ anticiper les situations afin d’être en mesure d’ apporter immédiatement une solution. Il semblerait que ce ne soit pas le cas, malheureusement l’ histoire est un éternel recommencement. Depuis la fin de la dernière guerre, il est rappelé à juste titre d’ ailleurs, la barbarie exercée par les Nazis et leur détermination à conquérir le monde.
Curieusement les 23 millions de morts causés par le régime stalinien et ses amis ne sont pas aussi souvent évoqués par les médias.
Le bloc de l’ URSS a plus ou moins été contenu depuis 1989 par les pays occidentaux. Sur les images d’ archives mettant en scène Hitler, il ne fait aucun doute que cet individu dégageait dans son regard de la haine et la férocité d’un animal sauvage. Les chefs d’ états de l’époque ont été dupés par cet individu avant qu’il ne rentre en conflit avec le monde entier.
Aujourd’hui lorsque nous regardons Poutine, formé au KGB !! je crains qu’il y ait des similitudes avec le chancelier allemand de l’ époque. Son projet semble être de reconstruire l’ URSS. Ce qui s’ est produit en 1940 se reproduit en 2022 avec des acteurs différents.
Les poignées de mains, les sourires échangés entre ces responsables politiques lors de leurs multiples rencontres sont bien superficiels et hypocrites.
Nous avons tous en mémoire l’ image du Président Mitterrand en 1981 qui marchait une rose à la main devant les chars et les canons, alors que ses alters égos agrandissaient et peaufinaient leurs armées.
Le Président Macron s’est entretenu avec son homologue Russe devant les caméras du monde entier. Il lui téléphone longuement (selon les médias) pour quels résultats ? Poutine est ingérable.
Malgré cet échec, car il n’ y a pas d’ autres termes devant l’ évidence, nous constatons que cette mise en scène profite au candidat Macron puisqu’ il gagne encore des points dans les sondages.
Qui a été sondé ? je ne l’ ai jamais été, je ne connais aucune personne de mon entourage qui a été consultée !
Je terminerai mon propos, si vous voulez bien le publier, en citant la mauvaise fois des médias qui diffusent une photo prise dix ans auparavant de Marine Lepen avec Poutine, pour la discréditer. Par contre ils occultent la venue du même Poutine en mai 2017 au Grand Trianon à Versailles, invité avec les honneurs par Monsieur Macron.
Il serait peut-être temps de renouveler la classe politique française qui s’ enlise de jour en jour dans la médiocrité avec la complicité d’ une grande partie de la presse aux ordres de l’ Elysée
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