Éoliennes, fausse bonne idée écologique


Le Larousse définit l’écologie comme la science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu’avec les autres êtres vivants.

Il semble que le terme fut inventé en 1866 par Ernst Haeckel, biologiste allemand darwiniste. Dans son ouvrage Morphologie générale des organismes, il désignait par ce terme la science des relations des organismes avec le monde environnant, c’est-à-dire, dans un sens large, la science des conditions d’existence..

Nous pouvons sans risque d’erreur affirmer que l’espèce ayant le plus interféré avec son environnement est sans nul doute l’homo sapiens. Dans son livre remarquable, Sapiens, Yuval Noah Harari écrit : « Voici soixante-dix-mille ans, Homo sapiens n’était encore qu’un animal insignifiant qui vaquait à ses affaires dans un coin de l’Afrique. Au fil des millénaires suivants, il s’est transformé en maître de la planète et en terreur de l’écosystème ».

Terreur de l’écosystème ou pas, ce qui est certain c’est que l’homme a eu un impact, et l’a toujours, sur son environnement, particulièrement au cours des cinq derniers siècles qui ont vu l’humanité passer d’environ 500 millions d’individus à 7 milliards aujourd’hui. Au cours de ce laps de temps l’humanité a réalisé une véritable révolution scientifique, de la découverte d’un micro-organisme dans une goutte d’eau en 1674 par Antoni van Leeuwenhoek à l’alunissage du 20 juillet 1969. Les retombées positives de toutes les découvertes scientifiques (vaccins, médicaments, électricité..), même si elles ne sont pas également réparties sur la planète, ont tout de même permis globalement une amélioration des conditions de vie (longévité, meilleur habitat, alimentation). 

Toutefois ces avancées mises au service de l’industrialisation et de l’économie ont produit énormément de pollution environnementale à laquelle participent les poussières polluantes, les combustions fossiles ainsi que l’émission de CO2. 

Depuis plusieurs années l’écologie devient une préoccupation politique au sens noble du terme. Un des thèmes de réflexion concerne l’énergie : comment continuer à pourvoir aux besoins de l’humanité (circuler, se chauffer, s’éclairer, produire, voyager) sans piller les sous- sols et en diminuant significativement l’émission des gaz à effet de serre, autrement dit quelles sont les énergies dites renouvelables, non susceptibles d’être épuisées comme le sont le charbon, le gaz ou le pétrole, et bien entendu peu polluantes ?

Une des énergies naturelles est le vent, utilisée depuis des temps très anciens (bateaux à voile, moulin à vent). Aujourd’hui nous parlons d’éoliennes. En effet, l’énergie éolienne (énergie cinétique des masses d’air en mouvement autour du globe) est une énergie renouvelable qui n’émet pas directement de gaz à effet de serre en phase d’exploitation. 

Comment ça marche ? l’éolienne transforme l’énergie cinétique en énergie mécanique ou électrique, laquelle dépend de trois paramètres : la forme et la longueur des pales, la vitesse du vent et enfin la température qui influe sur la densité de l’air.

Il existe deux modes d’exploitation : les éoliennes terrestres dites « onshore » et les éoliennes installées en mer dites « offshore ». En outre on distingue deux types d’installations, industrielles (grands parcs éoliens raccordés au réseau électrique) et domestiques (petites éoliennes installées chez les particuliers).

Quelles mensurations ? les éoliennes ont  une hauteur moyenne comprise entre 25 et 100 mètres, jusqu’à des pointes de 120 ou 130 mètres. La longueur de chaque pale est généralement d’environ 80 mètres, ce qui permet une plus grande surface d’impact pour l’intensité du vent. Le poids fluctue généralement autour de 200 tonnes.Quelle énergie produite ? environ 2 MW par éolienne (6,3% de la production électrique en France en 2019 pour un parc d’environ 8000 éoliennes).

Quels sont les atouts de l’énergie éolienne ?

  • L’énergie éolienne est renouvelable et « décarbonée » en phase d’exploitation. Rappelons que dans sa phase de construction et d’installation, elle utilise des matières premières et de l’énergie. 
  • Le développement offshore présente un potentiel non négligeable.
  • Implantées localement, les éoliennes peuvent permettre de répondre à des besoins électriques de masse tout comme à des besoins domestiques limités, selon leur taille.
  • Le terrain où les éoliennes sont installées reste toujours exploitable pour les activités industrielle et agricole. L’installation peut être démantelée relativement facilement.
  • En France, la réglementation précise, dans un article du Code de l’environnement, que l’exploitant est responsable de la remise en état du site. A cet effet, les promoteurs doivent, au moment de la construction d’un parc, provisionner une somme de 50.000 € par éolienne pour son futur démantèlement. Un arrêté ministériel impose l’enlèvement des câbles électriques enterrés, l’excavation des fondations sur une profondeur minimale de 1 mètre (dans le cas de terrains agricoles) et leur remplacement par des terres dont les caractéristiques sont comparables au sol en place (source site révolution énergétique).
  •  La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) comporte une clause qui spécifie que le recyclage des principaux composants des éoliennes sera rendu obligatoire d’ici 2023. Cette perspective est à l’origine de la création d’une filière française pour le démantèlement des éoliennes en fin de vie. Dénommée D3R elle vise la Déconstruction des parcs éoliens, le Reconditionnement des gros composants, le Recyclage des pales et la Revente des métaux, des matériaux recyclés et des composants. A terme, plusieurs centaines d’emplois seront créés (source site révolution énergétique).
  • En 2020, le secteur représentait 20.000 emplois directs et indirects, une augmentation de plus de 25% par rapport à 2016, selon France Énergie Éolienne (FEE), qui souligne que « la filière est le premier employeur dans le secteur des énergies renouvelables à l’échelle nationale ».

Quels sont les inconvénients ?

  • C’est une source d’énergie intermittente (dépend de la puissance et de la régularité du vent).
  • Les zones d’implantation sur terre sont limitées.
  • Nuisances sonore et visuelle même si certains écologistes radicaux considèrent qu’il n’y a là que de la subjectivité, comme pour d’autres sujets un sentiment plutôt qu’une réalité.
  • Selon Ludovic GRANGEON, expert en économie et énergie, il existe une « pollution silencieuse de l’environnement par les éolienne […] Des milliers d’hectares agricoles deviendraient peu à peu stériles autour des fermes éoliennes par le rayonnement dans le sol, par la modification de l’écosystème souterrain et par l’effet de ventilation qui les assèche et introduit de nouvelles érosions » (site Economie Matin). Pour mémoire, la construction d’une éolienne implique d’enterrer profondément un bloc de béton de plusieurs milliers de tonnes.
  • La durée de vie d’une éolienne est de 20 à 30 ans. Le premier parc ayant été installé en 1996, plusieurs centaines de machines devraient être démantelées annuellement assez rapidement. Les turbines, mats et rotors sont relativement recyclables. En revanche, les pales des éoliennes actuellement en opération sont composées de matériaux composites à base de fibres de verre ou de carbone difficiles à recycler. L’industrie se mobilise pour trouver des solutions (broyage pour devenir du combustible pour l’industrie du ciment en remplacement des combustibles fossiles tel le mazout), mais à ce stade la plupart du temps ces pales, après avoir été découpées, sont confiées à des centres d’enfouissement.
  • Une incertitude sur le prix de l’électricité, lequel est tributaire du coût de production (investissement et exploitation) largement soutenu actuellement par les subventions de l’État. Un article du journal Les Echos en date du 6 février 2019, signé Edouard Tetreau, commente « l’éolien, cerise sur le gâteau, est l’une des énergies les moins rentables du mix énergétique français : deux fois le coût du nucléaire ; 57 % plus cher que le solaire ; et l’intermittence de cette énergie oblige à doter les éoliennes de moyens de production pilotables… émetteurs de CO2 ! En langage de Millennials, cela s’appelle un vent. ».

Pales d’éoliennes aux USA avant leur enfouissement

L’objectif du gouvernement français par le biais de la programmation pluriannuelle de l’énergie est 15300 éoliennes d’ici 2030 !

L’exemple allemand

  • Rappelons que nos voisins allemands, avec environ 30000 éoliennes, produisent seulement 20,5% de l’électricité en 2019 et sont toujours tributaires à plus de 60% des centrales à charbon hautement polluantes (43% de l’électricité provient d’énergies renouvelables). 
  • En 2018, selon l’Agence internationale de l’énergie, le prix moyen de l’électricité pour les ménages atteignait en Allemagne 353,3 $/MWh contre 202,4 $/MWh en France. 
  • En outre, l’extension des parcs à éoliennes se heurte à l’opposition grandissante des riverains qui ne supportent plus la destruction des paysages, les nuisances sonores, la dépréciation de l’immobilier. 
  • Enfin, le secteur affiche actuellement les plus grandes difficultés : depuis 2016, dernière année avant le passage d’un système de tarif subventionné à celui d’enchères, la pression sur les prix a provoqué la faillite de nombreux petits acteurs, entraînant la disparition de 30000 emplois (source Les Echos 23/09/2019 Ninon Renaud).

Conclusion

La conclusion à laquelle nous parvenons après cette balade dans les parcs à éoliennes, est que ce mode de production d’énergie n’est pas si écologique que ça, le coût subventionné par l’État est lourd pour le citoyen mais représente une aubaine financière pour certaines entreprises, et l’avenir est incertain si l’on se réfère à l’exemple allemand.

D’ailleurs en 2018 dans un rapport, la Cour des Comptes alerte sur le coût des énergies non renouvelables (121 milliards à partager essentiellement entre le photovoltaïque et l’éolien, sur plusieurs années). Entre parenthèses on peut donc lire, page 22 du rapport : « Ainsi, compte tenu de son profil énergétique peu carboné, si la France avait voulu faire de sa politique en faveur des EnR un levier de lutte contre le réchauffement climatique, elle aurait dû concentrer prioritairement ses efforts sur le secteur des EnR thermiques qui se substituent principalement à des énergies fossiles émissives de CO2. De ce fait, la place consacrée aux énergies renouvelables électriques dans la stratégie française répond à un autre objectif de politique énergétique, consistant à substituer les énergies renouvelables à l’énergie de source nucléaire». Nos gouvernants seraient donc dans une démarche idéologique dont les éoliennes seraient l’affichage ?

Puisque le Président de la République envisage un référendum pour inscrire l’écologie dans la constitution, ce qui semble assez superflu (la charte de l’environnement ayant valeur constitutionnelle), nous lui proposons de consulter les citoyens français sur l’extension des parcs à éoliennes, là nous pourrions parler de démocratie.


 1 – Le début de l’utilisation de l’énergie éolienne remonte à approximativement 3 000 ans avant J.-C., dans le cadre de l’utilisation des premiers bateaux à voile. Après, les premiers moulins à vent sont inventés par les Perses vers 200 avant J.-C (source site Connaissance des Energies).

2 –  Source site Connaissance des Energies

1 commentaire

  1. les infrasons émis par toute machine tournante comme les éoliennes portent très loin : les risques des infrasons sont bien connus des ingénieurs Hygiène et Sécurité : beaucoup plus pernicieux car inaudibles, les infrasons émis par toutes les machines tournantes sont à l’origine de répercussions néfastes sur la santé (inconfort, fatigue, irritabilité, céphalées, vertiges, nausées …) et la seule prévention consiste à s’éloigner fortement de la source : l’Académie de Médecine proposait une distance de 1500 m, le ministère de la Santé finlandais rendait un rapport dans lequel il préconisait 2km. Les 500 m en France, 1000 m votés par le Sénat, sont largement insuffisants : https://www.officiel-prevention.com/dossier/sante-hygiene-medecine-du-travail-sst/lutte-contre-le-bruit/la-prevention-des-risques-professionnels-des-infrasons

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