Nous sommes dans une phase de rebond de la pandémie de Covid-19.
Nous employons le thème rebond et non deuxième vague car nul ne sait l’ampleur du phénomène à venir.
Mais si l’ampleur n’est pas connue, il ne semble pas pensable de reproduire nos « performances » de la première vague.
Pourtant quand on écoute les politiques qui nous gouvernent, quand nous analysons leurs décisions et actions engagées dernièrement, de multiples signaux laissent penser le contraire, malgré des discours de façade « offensifs » et « sanitairement protecteurs ».
Un premier signal : la poursuite de la cacophonie du monde scientifique médical
Le monde médical continue à s’opposer sur les plateaux télé ou au travers de tribunes diffusées via la presse et les médias, ce qui est dramatiquement préjudiciable à sa réputation et à sa crédibilité.
Le gouvernement au travers de son comité scientifique, plutôt caractérisé par l’entre-soi et peu représentatif des diverses sensibilités qui s’expriment, est aussi emporté dans cette spirale et sa parole est remise en cause.
Les indicateurs de la pandémie sont remis en cause.
Entre les indicateurs diffusés par Santé Publique France, par les ARS, les AP et autres instances de l’administration médicale qui offrent des interprétations différentes, on a du mal à y comprendre quelque chose.
Il en va de même pour la question du traitement (hydroxycholoroquine ou pas ?), pour la stratégie des tests (politique du chiffre et efficacité ?), pour les mesures engagées (port du masque généralisé, fermeture des bars, restaurants et salles de sport,…). Ne serait-il pas le temps de siffler la fin de la récréation en organisant un comité de salut médical représentatif des sensibilités existantes et chargé de définir enfin une stratégie sanitaire en mettant fin à cette cacophonie?
Nous proposons donc, sous l’action du gouvernement :
- la création d’un comité de salut médical où les principales sensibilités seraient représentées et unies pour diffuser une position et stratégie uniques et partagées sur tous les sujets sanitaires du moment et à venir (indicateurs, traitements, tests, actions sanitaires,…) ;
- à l’image d’un comité de direction de structure industrielle, tous les débats seraient permis en son sein mais une fois la décision prise, une seule voix se ferait entendre pour l’accompagner et la mettre en œuvre ;
le gouvernement assumerait ensuite son rôle politique en prenant en compte l’ensemble des éléments non seulement sanitaires mais aussi sociaux pour gérer et mettre en œuvre ses décisions.
Un deuxième signal : l’absence partielle ou totale de la médecine de ville dans la gestion de la pandémie
Même si les médecins semblent plus impliqués dans la gestion de cette pandémie (priorisation des tests notamment), il est encore dommage de ne pas bénéficier de leur expertise en qualité d’acteurs de terrain.
Nous proposons donc, sous l’action du comité de salut médical, de :
- globalement repositionner les médecins de ville dans le schéma de gestion de cette pandémie, plus spécifiquement;
- confirmer leur liberté complète de prescription d’un traitement en leurs âme, conscience et connaissance ;
- les définir comme acteurs de la chaîne de remontée des cas contacts après identification d’une personne contaminée ;
- poursuivre leur rôle dans la priorisation des tests.
Un troisième signal : notre capacité à respecter et faire respecter les gestes barrières et actions sanitaires décidées
L’observation des comportements de nos concitoyens en collectivité et dans l’espace public montre que les messages et encouragements de notre gouvernement à se comporter de manière responsable restent lettre morte auprès d’une partie de la population française.
De nombreuses règles sont édictées mais leur mise en œuvre est trop peu vérifiée et les écarts trop peu sanctionnés.
La conséquence est que ceux qui appliquent les règles sont sanctionnés à cause de ceux qui ne les respectent pas dans le cadre de mesures brutales et non différenciées visant une profession spécifique (exemple des bars, restaurants et salles de sport).
Nous proposons donc, sous l’action du gouvernement en concertation avec les autorités locales, de :
- développer la pédagogie pour expliquer les mesures prises (cela sera facilité par l’unicité visée de la parole scientifique) ;
- renforcer les moyens de contrôle pour faire respecter l’ensemble des mesures décidées ;
sévériser les sanctions immédiates en cas d’écarts.
Un quatrième signal : notre capacité à endiguer de manière anticipative le rebond de la pandémie
La stratégie maintes fois déclarée de tester/diagnostiquer/isoler et protéger est défaillante comme le montre la reprise des cas positifs alors qu’une politique massive de tests est en cours.
Mais comment se satisfaire d’une politique de chiffres, dont se loue notre ministre de la santé avec plus d’un million de tests par semaine, alors que le temps cumulé suite au délai de rendez-vous et au délai d’obtention des résultats dépasse régulièrement la semaine, durée incompatible avec une correcte détection des personnes potentiellement contaminantes ?
Autre aspect de notre maîtrise déficiente de la gestion de la pandémie : notre incapacité à remonter les filières de cas contacts alors que des moyens spécifiques ont été donnés aux ARS pour cette opération précise.
Nous devrions disposer de résultats concrets et argumentés de l’origine des clusters pour ensuite orienter les décisions sanitaires (bars, restaurants, transports, entreprises, cercles privés..?)
La politique d’isolement des personnes contaminantes reste d’autre part embryonnaire.
Enfin, dernier point essentiel qui est malheureusement endémique : nous avons quitté la première vague avec un déficit en lits hospitaliers et de réanimation. Six mois après, nous sommes toujours dans la même situation.Les carences identifiées ci-dessus, et non convenablement traitées depuis la fin de la première vague, nous conduisent doucement mais sûrement vers un reconfinement total ou partiel de notre population, mesure d’un autre temps et qui aurait un impact social désastreux.
Nous proposons donc, sous l’action du comité de salut médical et sous validation du gouvernement, de :
- finaliser la politique de tests en
- garantissant un délai de résultat compatible avec la dynamique de la maladie ;
- définissant un mode opératoire d’obtention des résultats commun à tous les laboratoires pour éliminer tout risque de faux positif (cf. paramètre CT) ;
- faire un effort prioritaire sur l’identification des filières de cas contacts et gérer les clusters majoritaires ;
- renforcer les dispositifs d’isolement des personnes contaminantes ;
- développer de manière urgente, et avec des budgets spécialement alloués, le nombre de lits en hôpital et en réanimation avec le personnel adéquat.
Un cinquième signal : le traitement régional et différencié des mesures sanitaires
Le premier ministre s’est montré le garant d’une nouvelle politique de décentralisation et de concertation des prises de décisions.
Et puis patatras !
Le ministre de la Santé a annoncé le 23 septembre des décisions brutales et unilatérales pour les métropoles d’Aix et Marseille.
Cette situation, au-delà de la crédibilité de la parole politique, a soulevé un tollé général local des propriétaires de bars, restaurants et salles de sport car ressentie comme une punition sans la communication d’arguments incontestables et partagés.
La raison avancée par le ministre de la Santé est qu’il veille à la santé des Marseillais et Aixois, comme si les responsables locaux n’en avaient pas la motivation !
Nous pensons aussi qu’il veille à sa propre « santé judiciaire » mais qu’il utilise le moyen le moins efficace.Expliquer et partager les décisions, y compris les plus difficiles, ne fera que faciliter l’acceptation des mesures par les populations locales et éviter ainsi la possible mais non souhaitée désobéissance civile.
Nous proposons donc, sous la supervision du gouvernement, de :
- confirmer et renforcer les prises de décisions locales sous l’autorité des couples maire-préfet ;
- laisser au gouvernement la veille relative à la cohérence sur le territoire des décisions régionales.
Conclusion
L’examen de la période de pandémie que nous avons connue en première phase est en cours d’analyse par les différentes enquêtes parlementaires et sénatoriales.
Nous attendons leurs conclusions avec beaucoup d’intérêt.
Mais les « signaux faibles » perçus en sortie de première vague et qui se trouvent confirmés depuis, nous laissent présager des lendemains qui déchantent sauf à changer vigoureusement de cap.
Je pense qu’il serait intéressant de comprendre le but des décisions prises Par notre gouvernance ! Claude
Envoyé de mon iPad
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